Bonjour,
J’ai adopté une petite Haïtienne dans le désastre du séisme. Elle est arrivée à trois ans, encore endeuillée de la vie qu’elle avait perdue, presque sans transition entre sa famille et moi, la nouvelle mère catastrophée, blanche de peur et de peau.
Parce que l’adoption est fragile et que nous n’avons choisi ni le moment ni les circonstances, les premiers mois ont été plus éprouvants qu’un atterrissage d’avion sans pneus. Une longue glissade à nous écorcher le ventre, le sien et le mien.
Je n’écris pas pour de vrai. Mais devant ses trois premières années de vie enfouies sous les ruines de son pays, j’ai voulu écrire des racines à ma fille. Devant le chaos tellement brutal de notre rencontre, j’ai voulu me justifier et comprendre, pour lui expliquer comment sa peine a réveillé la mienne. Et comment nous nous sommes apprivoisées.
Je n’écris pas pour de vrai, mais les Jeux de fille mots m’ont toujours servi. Ils ont parlé dans mes silences, ont été glacés pour me défendre, brûlants pour aimer. S’ils ont parfois été faux dans ma bouche, ils ont toujours été vrais sur papier. Ce sont de vieux amis, et j’ai voulu qu’ils soient témoins d’une histoire d’adoption pas comme les autres.
Je suis la maman de ma fille, mon séisme haïtien.
Diane Lavoie
Paru en France sous le titre L’enfant du séisme aux Éditions Autrement.
Prix
Prix Pèlerin du témoignage pour l’édition française (2014)
Ce qu’on en dit
« L’auteur canadien Trevor Cole signe une satire décoiffante à l’humour noir, très noir. » Monique Roy, Châtelaine
« Un roman canadien dont l’humour noir est absolument irrésistible. » Coup de pouce
« Coup de génie ! L’Eugénie pratique est d’une effroyable lucidité. Le courage d’Eugénie nous trouble et, heureusement pour nos amies, peu d’entre nous saurons manifester autant d’altruisme. […] Accro, on ne peut se détacher du fil du suspense. » Nathalie Thibault, Club de lecture Châtelaine
« Le style est vivant, le rythme, soutenu, admirablement rendu par la traductrice. Quand on a l’impression que l’ouvrage a été écrit directement en français, qu’aucune fausse note ne gâche notre plaisir, c’est que la traduction est réussie, et Rachel Martinez a fait ici de l’excellent travail. » Hélène Rioux, Lettres québécoises